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Et si le cocotier redevenait notre arbre de vie ? Partie 1

Et si le cocotier redevenait notre arbre de vie ? Partie 1

De majestueux cocotiers occupent les plages de sable fin du Bénin, pays de l’Afrique de l’Ouest, dont je suis originaire. Bien alignés, en bordure de mer, ils présentent les caractéristiques dignes d’un paysage de carte postale. Ils semblent éternels. Ils étaient là depuis ma tendre enfance. Ils y sont encore aujourd’hui, bien enracinés. Ils offrent leurs abris de détente contre le chaud soleil à qui le veut, principalement aux nageurs venus honorer une mer douce et chaleureuse.

Le spectacle de la dégustation des noix de coco, fruits du cocotier, s’avère tout aussi merveilleux. Les vendeurs installés aux abords des chemins menant à la plage offrent les noix de coco pour quelques petits sous. Ils manient avec dextérité leur coupe-coupe aiguisé, pour préparer la noix à la consommation. Ils dégagent avec la lame acérée, une des extrémités de la noix, y insèrent parfois une pipette pour faciliter l’accès à l’eau de coco ; cette eau au goût exquis et aux propriétés exceptionnelles. Alors, plus besoin de verre pour étancher sa soif ; la noix volumineuse est portée à la bouche et tenue à pleines mains.

Quelle belle opportunité d’assister à un tel spectacle ! Bienvenue, dans « l’univers du cocotier ».

  • Le cocotier et moi

Ma passion pour tout ce qui a trait au cocotier s’est éveillée à l’adolescence, lorsque j’ai découvert « l’arbre de vie » à la fois dans et autour de la concession paternelle. Sa singularité a très tôt captivé mon attention. Son aspect détonnait dans la végétation, d’autant plus que les arbres du jardin avaient plusieurs branches de tailles variées et à portée de main alors que la circonférence du tronc du cocotier, elle, semblait régulière de bas en haut. Il fallait lever la tête ou se positionner bien loin pour apercevoir son feuillage tout au sommet et ses fruits volumineux, défiant la gravité. Les hommes faisaient preuve d’ingéniosité pour grimper à ce tronc lisse.    

J’ai vu des hommes se servir d’une corde attachée à leur taille puis au tronc de l’arbre et avancer en déplaçant progressivement la corde, par petit bout, pour accéder aux feuilles et aux fruits. L’insouciance de l’adolescence m’amenait à grimper directement au cocotier, à mains nues. J’étais heureuse de pouvoir m’élever quelques mètres plus haut, même si je ne parvenais jamais au sommet

Lors des festivités culturelles de plein air, le spectacle habituel consistait à se maintenir sur le ventre au sommet d’une branche bien frêle et flexible. C’était particulièrement impressionnant parce que la branche haute et fine était en apparence incapable de soutenir naturellement le poids du corps d’un être humain. Cette incapacité était si évidente que même les tam-tams et les chants d’animation de cette prouesse, scandaient des paroles incantatoires de défiance pouvant se résumer à ce qui suit : « s’il m’arrivait de tomber en quoi cela te concernerait il ? Ma chute ne relève que de ma seule responsabilité. Est-ce le mari de ta mère qui est celui qui a créé l’hôpital ? ».

Dans les eaux débordantes du fleuve Mono en crue, les riverains avaient posé plusieurs troncs de cocotiers. Enfants, au nombre de nos jeux, nous nous alignons à plusieurs, sur un des troncs, pour observer les poissons. Il fallait se maintenir en équilibre pour ne pas tomber à l’eau. Le tronc lisse devenu glissant pour avoir séjourné dans l’eau, pouvait en effet se retourner au moindre mouvement. Ces troncs restaient sur place, sans se détériorer puisque nous les retrouvions aux mêmes endroits à la crue suivante. En tout état de cause, ces observations confirment de la résistance de cet arbre, au-delà des apparences.

Je ne rate pas les occasions de me procurer les noix de coco, chaque fois que je croise les vendeurs ambulants. L’eau de coco est délicieuse et la pulpe blanche de la noix peut être consommée en l’état ou transformée de multiples façons. Les jeunes filles de ma génération ont presque toutes appris à cuire les friandises à base de noix de coco, notamment le « toffi ». Je sais aussi fabriquer des balais ménagers de tous types. Plusieurs membres de ma famille ont eu comme activité génératrice de revenus, la préparation et la commercialisation des produits à base de coco.

Pour la plupart des africains, l’eau que l’on retrouve à l’intérieur de la noix de coco, pourtant hermétiquement fermée, relève d’un mystère. D’ailleurs en Côte d’Ivoire une expression populaire traduit cette intrigue : « tu verras qui a mis l’eau dans coco ! » signifiant « tu verras de quel bois je me chauffe ».

ET SI NOUS PORTIONS UN REGARD NOUVEAU SUR LE JONC ? Partie 1

ET SI NOUS PORTIONS UN REGARD NOUVEAU SUR LE JONC ? Partie 1

Une éclatante verdure de tiges s’étend sur les berges des cours d’eau et des zones marécageuses du Bénin. Cette harmonie vous émerveille et suscite une folle envie d’y fouler vos pieds. Elle jauge votre connaissance et votre reconnaissance des plantes aquatiques. Seuls, quelques reflets argentés trahissent l’humidité des lieux que vos pieds avancés ne manqueront pas de révéler. La magie continue d’opérer lorsque vous découvrez les propriétés et l’utilité de ces tiges qui ne sont rien d’autres que des joncs. Ces herbes passent facilement inaperçues, bien qu’elles offrent de la verticalité esthétique aux abords des cours d’eau.

Pour une merveilleuse découverte pleine de surprise, je nous invite à porter un regard nouveau sur ces herbe s particulières.

 

  • Ma rencontre avec le jonc

Un jour, au hasard d’une ruelle, dans un village traversé par un cours d’eau, je remarquai dans la cour d’une maison sans clôture, une dame d’un certain âge qui entrelaçait des brins de fibres végétales sur un cadre en bois, parsemé de clous. La chaîne du cadre était montée de fils plastiques bien tendus. Elle faisait passer les tiges de végétaux entre les montants, une fois au-dessus, une fois en-dessous. Les bottes des tiges dont elle se servait, jonchaient le sol, transformé en atelier pour la circonstance.

                           

Fascinée, je m’installai auprès d’elle pour recueillir des informations relatives à sa singulière activité. Ma curiosité satisfaite, je sus que je venais d’assister à la fabrication d’une natte en jonc, sur un métier à tisser à clous. J’étais bien sûr, habituée à utiliser des nattes, mais c’était la première fois que j’assistais ainsi au tressage d’une natte en fibres naturelles. Ce jour-là, je me suis empressée d’acquérir la natte de taille moyenne réalisée par la dame pour la modique somme de 1 500 francs CFA. Je me suis alors faite inviter à la collecte du jonc qui a lieu le long de la berge du village

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Merveilleuse surprise chez les vendeuses du marché d’Adjarra, une ville du sud-est du Bénin, où sont exposées une multitude d’objets tissés avec du jonc. Ceux-ci étaient autrefois très usités, portant divers noms en langue locale. Le jonc était aussi précieux en bagagerie que l’était le raphia pour les vêtements dans le quotidien des populations. Quelle est donc cette herbe particulièrement utile ?

Bibliographie

Wikipédia Junkus effusus https//fr.m.wikipedia.org

https://futontokyo.com : les vertus du jonc

Et si nous « Dé-couvrions » nos cheveux crépus ?   Partie 1

Et si nous « Dé-couvrions » nos cheveux crépus ?   Partie 1

 

Et si nous « Dé-couvrions » nos cheveux crépus ?   Partie 1

Par un dimanche ensoleillé, 32 degrés à l’ombre, les fidèles s’en retournent chez eux après la messe. Certaines femmes portent leurs cheveux naturels plus ou moins courts, agrémentés, comme pour affirmer leur féminité et profiter pleinement de l’air qui circule librement dans leur chevelure. D’autres ont les cheveux défrisés, si bien défrisés que leur mise en plis donne l’impression qu’elles sortent tout droit de chez le coiffeur. D’autres encore portent des perruques plus ou moins longues ou des foulards plus ou moins volumineux, indifférentes à la chaleur ambiante. Quant aux hommes, ils ont en général le crâne rasé ou portent les cheveux courts. Quelques rares audacieux portent des tresses.

                                          

L’âge peut influencer le choix de la coiffure : la quasi-totalité des jeunes filles, qui semblent avoir moins de 25 ans, portent les cheveux naturels tandis que les plus âgées ont les cheveux défrisés ou des foulards. Les coiffures les plus sophistiquées, tissages et tresses jusqu’aux hanches, nattes collées au crâne avec ou non des rajouts, cheveux naturels en afro, en chignon, en twist ou tressés en trois branches, sont portées par des jeunes.

                                                       

Prestance, élégance, tendance, extravagance, me souffle mon mental. Souffrance, dépense et puis conscience s’invitent aussi au ballet de mes pensées. J’essaie de me rassurer car cette diversité capillaire suscite de nombreuses questions. Ces coiffures, sont-elles adoptées en toute connaissance de cause, aussi bien au plan individuel qu’au plan communautaire ? Permettent elles d’assumer leur appartenance au peuple noir perçu négativement ? Réussissent elles à couvrir leurs cheveux naturels abimés ? Traduisent elles leur ardent désir de s’assimiler aux canons de la « beauté blanche » ? Je scrute inlassablement ces coiffures, recherchant dans l’expression des visages et des corps, les réelles motivations de ces choix capillaires.

A première vue, on pourrait penser que ces personnes ne possèdent pas le même type de cheveux et qu’elles vivent sous des climats différents. En tout état de cause, ces différentes coiffures révèlent que le cheveu crépu offre de grandes possibilités de coiffage, parfois inspirées des pratiques ancestrales africaines.

Il y a plusieurs années déjà que j’expérimente cette diversité capillaire qui caractérise l’Afrique noire. Je souhaiterais la partager désormais.

  •         Mon expérience du cheveu crépu

Pour ma part, j’affectionnais particulièrement les tresses au fil noir en coton que je gardais dressées sur ma tête, telles des antennes. Etudiante, j’avais découvert fortuitement, au détour des vacances passées à Abidjan, les « rastas », tresses à 3 branches, mais cette fois-ci réalisées avec des mèches artificielles. C’est cette coiffure que j’ai majoritairement adoptée tout au long de ma vie professionnelle. Je gardais mes tresses 2 à 3 semaines. Elles étaient pratiques parce que je n’avais plus besoin de me coiffer tous les jours ni d’aller toutes les semaines au salon de coiffure, évitant ainsi les fréquentes manipulations, trop douloureuses à mon goût. Les coiffeuses estimaient d’ailleurs que je faisais trop de chichis lorsque je me plaignais de celles qui tiraient exagérément mes cheveux. Devrait on s’acheter de la souffrance avec de l’argent gagné à la sueur de son front ?

Je ne suis pas une partisane des perruques. Les traits africains, en d’autres termes, lèvres épaisses et nez épaté, ne me semblent pas compatibles avec des mèches dont les plus répandues sont lisses et raides. J’y ai quand même eu recours sur recommandation d’une spécialiste capillaire. Du jour au lendemain, après un mois de port assidu, j’avais perdu mes cheveux sur les tempes. L’experte n’a jamais pu m’en expliquer la cause, étant entendu que l’objectif était de laisser mes cheveux se regénérer, après de longues années passées à me tresser. A priori, les mèches empêchent les cheveux de respirer. C’est pour l’heure la seule explication plausible à ma chute de cheveux.

J’ai par ailleurs eu la chance d’être tressée par ma mère, puis par mes sœurs ainées ; des moments exceptionnels de confidences et de réponses aux questionnements de la vie, moments pendant lesquels, la tresseuse était exclusivement consacrée à la tressée.

                                                     

Mon expérience est d’autant plus riche que j’ai été privilégiée par Dame nature qui m’a donné une fille aux cheveux naturels magnifiques. Ils ondulent légèrement lorsqu’elle les porte en chignon bas. Quand elle les ramène vers l’avant, en dégageant sa nuque avec un élastique pour maintenir les cheveux, elle obtient une coiffure volumineuse qui lui tombe un peu sur le front. Admiratifs, tous les professionnels de la coiffure qu’elle a rencontrés ont toujours exprimé leur bonheur à travailler ses cheveux et s’en occupent avec plaisir. Obtenir ce beau rendu passe par le brossage et elle s’est souvent plainte du temps passé à se coiffer les matins d’école, et plus tard de travail, ainsi que de la difficulté du démêlage de ses cheveux.